version française / please read in English below
En grandissant en Suisse, j'ai été induit par l'idée qu'une bonne solution doit être un compromis. En tant que comptable, puis designer et enfin éducateur, j'ai toujours agi au sein d'intersections ou de terrains intermédiaires. Je suis fasciné par le concept du "tiers lieu" ou du méso. Cette zone éclectique où les choses se mélangent et où les lignes s'estompent.
Trouver sa place dans cet entre-deux hybride.
Alors que le concept pré-numérique et original du "tiers espace" d'Oldenburg, datant de 1989, sépare clairement les premiers lieux spatiaux réels (la maison) des deuxièmes lieux (le travail), définissant les troisièmes lieux comme tout ce qui se trouve entre les deux (par exemple les cafés, les trains, les parcs, etc.), il a heureusement été transposé depuis au monde d'aujourd'hui, y compris à l'éducation.
Tout récemment, l'idée de "tiers espace" a été utilisée pour représenter la fusion de l'espace physique (premier) et de l'espace digital (deuxième) dans un réseau habité par de multiples utilisateurs distants (tiers espace). Dans l'enseignement supérieur, le concept de "tiers espace" est utilisé par Whitchurch (2013) pour décrire cette position hybride des rôles du personnel entre les sphères professionnelles et académiques : être un cadre marketing affirmé, très talentueux et performant dans une entreprise ne se traduit pas nécessairement par des expériences d'apprentissage extraordinaires pour les étudiants dans une école.
Être un enseignant professionnel
Nous savons tous que les écoles d'enseignement supérieur doivent fournir une variété de connaissances et de compétences générales. Les cours et les leçons doivent être continuellement mis à jour afin de paraître aussi contemporains que possible. Les collaborations avec des experts professionnels externes en tant qu'éducateurs à temps partiel ont du sens, mais elles supposent également une stratégie claire pour maîtriser ce troisième espace "en désordre" dans lequel ces professionnels vont se retrouver. D'une part, les experts apportent une connaissance de première main du sujet dans une salle de classe. D'autre part, sans que ce soit leur faute, ils manquent des bases pédagogiques nécessaires.
Le plus souvent, les écoles ne proposent pas de processus d'intégration académique approfondi couvrant les théories et stratégies pédagogiques sous-jacentes nécessaires pour survivre dans le tiers espace académique. Il faut absolument mettre en place des structures actives qui encouragent les enseignants débutants à interagir de manière pratique avec de multiples environnements, théories et situations académiques avant de rencontrer les étudiants. Aucun directeur marketing à succès n'envoie un junior sans expérience présenter des clients dès son premier jour...
Le véritable gagnant est à la troisième place
Les experts qui se lancent dans l'enseignement n'ont pas nécessairement besoin de suivre des centaines de conférences sur la pédagogie, l'alignement des résultats d'apprentissage ou la stratégie d'évaluation. Bien sûr que non. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un soutien sincère de la part de l'école pour laquelle ils travaillent.
L'intégration des enseignants doit être un peu plus que la réception d'un plan de cours et d'objectifs d'apprentissage pour commencer. Comme toute personne qui habite avec succès le tiers espace, ils doivent intégrer un système, de bonnes pratiques et un réseau existant. Les leaders au sein de ce système doivent être des modèles qui montrent la voie à suivre pour savoir comment cela pourrait et devrait être fait. Les nouveaux enseignants doivent apprendre à s'auto-réfléchir en profondeur et doivent être ouverts à des approches innovantes et différentes.
Afin de se sentir à l'aise dans le tiers espace, l'auto-réflexion est une action pour le changement, plutôt qu'une réaction à celui-ci.
English version / Lisez la version française ci-dessus
Growing up in Switzerland, I have been induced with the idea that a good solution needs to be a compromise. As an accountant, who became a designer who later turned into an educator, I was always acting within intersections or middle grounds. I am fascinated with the concept of the “third place” or the meso. This eclectic area where things mix and lines blurr.
Finding a place within this hybrid in-between
Whereas Oldenburg’s original physical and pre-digital concept of the “third space” from 1989 clearly separates actual spatial first places (home) from second places (work), defining third places as everything in between (eg. coffee shops, trains, parks et cetera), it has luckily since been transposed for today’s world, including education.
Just recently the idea of “third space” has been used to represent the fusion of the physical (first) space and the remote (second) space into a network that is inhabited by multiple remote users (third space). In Higher Education the concept of “third space” is used by Whitchurch (2013) to describe this hybrid position of staff’s roles sitting between professional and academic spheres: Being an affirmed, highly talented and successful marketing executive in a company does not necessarily result in amazing learning experiences for students in a school.
Being a professional tutor
We all know that providers of Higher Education must deliver a variety of knowledge and soft skills. Courses and lessons need to be continuously updated in order to appear as contemporary as possible. Collaborations with external expert professionals as part-time-educators do make sense, but also presuppose a clear strategy to overarch that “messy” third space those professionals are going to fall into. On one hand experts bring first-hand subject knowledge into a classroom. On the other, by no fault of their own, they lack needed pedagogical foundations.
Schools most often do not provide in-depth academic on-boarding processes covering underlying pedagogical theories and strategies needed to survive in the academic third space. There most definitely should be active settings that strongly encourage freshman teaching staff to practically interact with multiple environments, academic theories and situations before they meet students. No successful marketing executive sends a junior with no experience to pitch clients on his or her first day...
The actual winner is on third place
Experts who step into teaching shoes do not necessarily need to get through hundreds of lectures about pedagogy, alignment of learning outcomes or assessment strategy. Of course not. What they need is sincere support from the school they are working for. Onboarding for teachers has to be a little more than receiving a lesson plan and learning objectives to get it started. As everybody who successfully inhabits the third space, they need to integrate a system, good practice and an existing network. The leaders within that system should be role models who show a path to how it could and should be done. New tutors need to learn how to deeply self-reflect and need to be open for innovative and different approaches.
In order to feel comfortable in the third space, self reflection is action for change, rather than a reaction to it.