

Discover more from THOUGHTS & COFFEE by thomas brigger
Version française / please read in English below
Quelle est la bonne taille pour un groupe, une équipe ou une classe ? De combien de personnes a-t-on besoin pour la créativité, de combien de personnes a-t-on besoin pour l'innovation ? Quel est l'optimum ?
Selon le jeune Jeff Bezos en mode start-up, une entreprise décentralisée, voire désorganisée, est le lieu idéal pour que les idées indépendantes se concrétisent. Un environnement restreint, où la créativité individuelle peut l'emporter sur la pensée de groupe.
C'est ce qu'il a appelé la célèbre "équipe des deux pizzas" : En bref, si une équipe ne peut pas être nourrie avec deux pizzas, elle est trop grande. C'est aussi simple que cela.
Calculer les parts
Nous croyons trop souvent que plus l'équipe est grande, plus il y a de choses de faites et plus il y a d'idées géniales à mettre en banque. Eh bien, malheureusement, nous avons tout faux ! Lancer plus de personnes sur un problème est l'un des pièges de productivité les plus courants dans lesquels nous pouvons tomber.
Il est apparemment très peu judicieux de penser que deux têtes ou cerveaux sont meilleurs ou plus intelligents qu'un seul. Selon des recherches, les personnes travaillant en petites équipes sont beaucoup plus productives. Hackman, professeur à Harvard, a prouvé que ce n'est pas le nombre de personnes mais les liens entre elles qui constituent le Saint Graal. Pour lui, la gestion d'un projet ne dépend pas du nombre de personnes, mais de la gestion et de la coordination des liens entre elles.
Examinons cette formule d'un point de vue pratique et à l'aide de quelques exemples simples :
Le responsable d'un petit groupe de 7 personnes a 21 points de connexion à entretenir, alors que l’enseignant d'une classe de 30 personnes gère déjà 435 connexions très actives...
En entreprise, chaque personne supplémentaire peut augmenter la productivité totale de l'équipe, mais à un rythme décroissant. Si vous êtes le troisième membre à rejoindre une équipe, vous avez un impact plus important sur sa productivité que si vous êtes le trentième. Qu'en est-il de la salle de classe ? Devons-nous également supposer que chaque étudiant supplémentaire diminue l'expérience académique, l'apprentissage de la classe dans son ensemble ? C'est effrayant...
Le problème de « la flânerie sociale »
Selon la loi de Brown, le simple fait d'avoir l'impression de faire partie d'un groupe, au travail ou à l'école, peut réduire votre propre motivation et vos efforts. Ce phénomène est connu sous le nom de “social loafing” (la flânerie sociale). Une étude a démontré l'existence de cet effet avec des groupes de deux à six membres. Les participants devaient porter un bandeau sur les yeux et un casque anti-bruit. On leur a demandé de crier aussi fort qu'ils le pouvaient. Sans surprise pour les chercheurs, tout le monde faisait moins de bruit en groupe que lorsqu'ils criaient seuls. Si le son total produit était plus fort, il n'augmentait pas proportionnellement à la taille du groupe. Un membre d'une grande équipe (six personnes) criait généralement à 36 % de sa capacité individuelle totale. Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont demandé aux participants de crier dans de faux groupes : Les membres pensaient de crier au sein d'un groupe, alors qu'ils le faisaient en réalité seuls. Les participants ne fonctionnaient toujours pas à plein régime, produisant 74 % de leur potentiel sonore.
Maintenant que nous savons que plus le groupe est grand, moins la pression sociale et la responsabilité des membres sont importantes. Maintenant que nous savons que la performance ou l'apprentissage devient donc de plus en plus difficile, voire impossible, à réaliser au milieu d'une grande foule. C'est le moment d'installer la classe des deux pizzas.
Apprendre activement et avoir une part de pizza, un vrai gagnant-gagnant pour tout le monde.
Passez un bon week-end !
English version / Lisez la version française ci-dessus
What is the right size for a group, a team, or a class? How many people does one need for creativity, how many for innovation to happen? What is the optimum?
According to early start-up Jeff Bezos, a decentralized, even disorganized company is the ideal place for independent ideas happen. A small environment, where individual creativity can prevail over groupthink.
This is what he coined the infamously known two-pizza team: In short, if a team can’t be fed with two pizzas, it is too big. As simple as that.
Calculating the slices
We far too often believe that the larger the team, the more stuff can be done, and the more amazing ideas will be placed in the bank. Well, unfortunately we are completely wrong! Throwing more people at a problem is one of the most common productivity traps that we can fall into.
It is apparently very unwise to think that two heads or brains are better or smarter than one. According to research, people in smaller teams are far more productive. Hackman, a Harvard Professor, proved that it was not the number of people but the links between them to be the holy grail. For him, managing a project is not about the number of people, but about handling and coordinating the links between them.
Let’s look at this formula from a practical side and with some simple examples:
A leader of a small group of 7 people has 21 connection points to maintain, whereas a tutor of a class of 30 manages already 435 highly active connections…
In business each additional person may increase the total productivity of the team but at a decreasing rate. If you were the third member to join a team, you made a bigger impact on its productivity than if you were the thirtieth. What about the classroom? Should we also assume that each added student decreases the academic experience, the learning of the class as a whole? Scary stuff…
The problem of social loafing
According to Brown’s law the mere perception that you’re in a group, at work or in school, can deplete your own motivation and effort. This phenomenon is known as social loafing. A research study demonstrated the existence of this effect with groups of two to six members. Participants had to wear blindfolds and noise-masking headphones. They were asked to shout as loud as they could. Unsurprisingly to the researchers, everyone made less noise in groups compared to when they shouted alone. While the total sound produced was louder, it did not grow in proportion with the group size. A member of a bigger team (six people) was generally shouting at 36% of his or her full individual capacity. To completely prove the point the researchers asked participants to shout in fake-groups. Members were thinking to shout within a group of peers, while they were actually doing it on their own. The participants still didn’t perform at full capacity, producing 74% of their full potential sound.
Now that we know that the larger the group, the less social pressure, and less responsibility members experience. Now that we are aware that performance or learning therefore becomes more and more difficult, or even impossible, to take place amidst a large crowd. Now is the time to teach the two-pizza class.
Actively learn and having a slice of pizza, a true win-win for everyone.
Have a great weekend and enjoy your pizzas.